Mush

Les champis de vos rêves et cauchemars

Aaron Young — 14/07/2051

Difficile de blâmer ceux qui veulent échapper à notre réalité pourrie. Entre deux Brume, il est tentant de se plonger dans un autre monde, voire dans sa propre tête. Le moyen le plus commun est de fumer du tabac ou du cannabis, quoique certains se sont mis en tête que mâcher les feuilles est plus efficace. Mais l'effet n'est jamais très puissant ni durable, contrairement à la consommation du Mush.

Appellation d'origine incontrôlée

Le mush est un champignon qui ressemble à s'y méprendre à de la mousse. De loin, on dirait un tapis carmin gorgé de sang. Il s'agit en réalité d'une multitude de tout petits champignons amalgamés. Leur couleur rappelle terriblement celle du sang frais, et le fait qu'ils brunissent en séchant participe à cet effet troublant.

Le mush ne se trouve que dans la brume, ou du moins il ne pousse qu'en sa présence. Son mycélium très fin fait qu'il se peut également qu'il soit toujours présent juste sous la surface, dans une version compressée et ne s'étende qu'une fois dans un environnement humide.

Cette hypothèse est plus logique que celle de la génération spontanée, mais n'explique pas comment le mush peut apparaître sur des murs ou au plafond, dans des immeubles en béton. Une autre théorie est que la brume transporte les spores du mush, qui poussent en quelques instant une fois qu'ils atteignentune surface un minimum favorable.

Quoi qu'il en soi, la brume semble être essentielle à la survie du champignon, puisqu'il flétri et meurt peu après en être sorti. Cela rend à la fois son étude et sa conservation compliquées. En quelques minutes il a perdu les trois quarts de son volume initial, et tombe en poussière dans la demi-heure après l'exposition à l'air libre.

Ajout du 25/10/2051

Il semblerait que ce ne soit pas la brume qui préserve le mush, mais simplement l'humidité. Immerger les champignons dans un bocal d'eau suffit à les maintenir en vie plusieurs heures.

Particularités du mush

En dehors de sa croissance phénoménale qui tend à noyer parfois des quartiers entiers dans une marée de mycélium carmin lors de Nuage, le mush ne présente pas de spécificité notable. Il n'est pas dangereux au toucher, apparemment comestible et ne rejette aucune particule toxique. S'il n'était pas concomittant à la brume et inconnu des archives de l'abri, on aurait pu croire à un champignon originaire de l'ancien monde. Celui qui n'essayait pas constamment de nous tuer.

Enfin, il y a bien quelque chose de déstabilisant avec ce végétal. Lorsque plus haut j'évoquai un tapis gorgé de sang, ce n'était pas vraiment une image. Le mush dégouline littéralement d'un liquide rouge qui ressemble de façon perturbante à du sang. Il en a même la texture poisseuse et le goût, selon les inconscient qui l'ont porté à leurs lèvres.

Vous prendrez des champis ? (évitez)

Honnêtement, je ne sais pas comment c'est arrivé et à ce point j'ai trop peur pour demander. Mais le mush semble avoir de puissants effets psychotropes. L'absorption de faibles doses d'une bouillie de petits champignons provoque un délire plus intense que n'importe quelle autre drogue connue, propulsant l'esprit dans un nouveau monde de sensations.

Attention cependant, une dose trop importante provoque une paralysie des nerfs et des muscles, jusqu'à causer la mort. Comme toutes les bonnes choses, il ne faut pas en abuser et ne pas tenter d'en récolter soi-même. Les sorciers de Wayne ont mis au point une formule bien équilibrée qui réduirait même l'accoutumance. Car c'est un autre problème. Si la majorité des autres drogues sont produites en continu dans Detroit, le mush n'est accessible que lors du passage d'une Brume, et sa consommation peut rendre désespérément accro. A moins que ce ne soit la sensation de bien-être que le champignon procure ? C'est probablement lié.

Récolte et raffinage

Le mush est partout. Et il s'étend chaque fois un peu plus. Alors les Récolteurs en prélèvent de grosses portions à chaque fois en parallèle de leur travail principal. Et puisque le champignon peut survivre plusieurs heures dans la brume après avoir été cueilli, ils ont largement le temps d'apporter leur récolte à l'université de Wayne, où les sorciers traitent le champignon et en font de l'eMush, de la drogue raffinée et correctement dosée. Je ne sais pas trop d'où vient le "e" devant, peut-être que c'est simplement pour faire la différence avec le mush brut.

D'autres guildes mineures se sont engouffrées dans le marché du mush, avec plus ou moins de réussite. Elles doivent obtenir leur mush elles-mêmes, puisque les Récolteurs ne fournissent que les sorciers, et utilisent un dérivé de la méthode de production de l'eMush. Aussi, Wayne refuse que les petits producteurs appellent ça de l'eMush, sous peine de poursuite et d'anéantissement. En conséquence, la drogue de ces guildes s'appelle simplement Mush. Histoire d'ajouter à la confusion.