S3E02 - L'esprit de la forêt in Abrasia0 | World Anvil

S3E02 - L'esprit de la forêt

Written by Thibaut520

Les deux aventuriers exténués par leur combat décidèrent d’aller au bout de leur mission coûte que coûte. Ainsi ils reprirent l’ascension et luttèrent ensemble pour retrouver la zone que Calus avait repéré. La mi-journée était à présent derrière eux et le soleil entamait sa douce descente vers l’horizon. Guidé par le savoir faire de Calus ils collectèrent délicatement l’équivalent de deux petites bourses de feuilles et de pieds de la fameuse Chloronite.   Les bourrasques de vent se mêlaient au froid descendant des sommets. Criant fort pour se faire entendre Nilas s’adressa à son compagnon : « Calus, je pense que nous en avons assez. Rebroussons chemin jusqu’à Téhéroc  où nous allons finir congelés ici ». Le jeune druide acquiesça de la tête et ensemble ils se hâtèrent de rejoindre le pied de la montagne, à l’endroit où l’aubergiste les avait déposés au matin.   La descente fut fastidieuse, leurs corps endoloris par les heures de marche, le froid et le combat, luttaient pour assurer chaque pas et éviter la chute. Les deux aventuriers arrivèrent néanmoins sans encombre aux abords de la route. Il ne leur restait à peine plus qu’une heure de soleil avant la nuit. Malgré l’extrême fatigue dans laquelle ils se trouvaient ils décidèrent de continuer leur marche jusqu’au village. En effet ni l’un ni l’autre ne souhaitait passer la nuit dehors de peur de subir une nouvelle attaque qu’ils ne seraient cette fois pas en mesure de contrer.   La route était bien dégagée et le relief peu probant. Allant chercher au fond d’eux même ils progressaient lentement, s’encourageant à mesure qu’ils se rapprochaient du village. Les derniers rayons du soleil, se reflétaient loin à l’ouest dans les nuages quand ils arrivèrent enfin en vue de Téhéroc. Nilas s’approcha de son ami : « Calus, avant de rentrer dans le village je te propose de prendre nos précautions. Nous transportons à présent une plante très recherchée et plusieurs personnes se doutent qu’étant de retour nous devons en avoir. Je te propose de ne prendre aucun risque et d’éviter l’auberge ». Calus jeta un œil à sa bourse et hocha de la tête « Il serait risqué de trop se montrer en effet. Essayons la maison du vieux sergent, en cas de problème mieux vaut avoir à faire à lui que se retrouver au milieu de l’auberge ». L’idée convenait aux deux hommes qui se dirigèrent donc discrètement vers la maison où ils avaient pu accoster le vieillard la veille.   Nilas frappa doucement à la porte une première fois. Calus qui s’était avancé jusqu’au jardin jeta un œil à la fenêtre : aucun mouvement n’était visible. Nilas repris alors son appel un peu plus fort. Alors qu’ils commençaient à se demander où ils pourraient bien loger la porte s’ouvrit lentement laissant entrevoir un petit homme en tenue de nuit tenant une bougie à la main. Ce dernier les reconnu assez vite et après avoir expliqué brièvement leur périple Nilas réussi à obtenir le droit de passer la nuit sur place. La demeure de l’ancien était très modeste. Une grande pièce principale faisait office de salle à vivre et de cuisine tandis qu’une petite dépendance séparée par un lourd rideau constituait la chambre à coucher du doyen. Le vieil homme était exténué, il leur indiqua rapidement là où ils pourraient s’installer à même le sol puis parti se recoucher fermant le rideau derrière lui. Calus et Nilas se méfiait du vieil homme qu’ils soupçonnait d’avoir entrevu la Chloronite dans leur bourse aussi avant de s’endormir ils positionnèrent quelques feuilles en évidence tandis qu’ils cachèrent le reste dans leurs affaires bien à l’abri. Une angoisse palpable régnait dans la pièce. Pouvait-il faire confiance à leur hôte ? Les avait-on remarqués à leur entrée du village ? Que valait vraiment leur marchandise ? ces questions tournaient en boucle dans la tête des deux jeunes hommes. La fatigue eu cependant raison de leurs soucis et très vite ils sombrèrent dans un profond sommeil jusqu’au lendemain.

Jour 4 - L'aura de la forêt

Nilas ouvrit les yeux et vérifia tout de suite son paquetage. Rien n’avait été volé. Il se tourna ensuite vers la chambre du vieillard, celle-ci était vide et plus aucune trace du vieil homme. Il secoua rapidement Calus qui était lui aussi en train de se réveiller. Dehors le soleil était déjà levé. Il devait être aux alentour de 10h du matin. La nuit avait été très longue. Soupçonnant le sergent d’être allé alerter le village pour leur tendre une embuscade les deux aventuriers se pressèrent de mettre en ordre leurs affaire et se positionnèrent devant la porte.   Nilas se saisit alors délicatement de la poignée et actionna lentement le levier. Faisant attention de ne faire aucun bruit il observa furtivement ce qui se trouvait de l’autre côté. Ne voyant rien ce dernier ouvrit grand la porte et se projeta dans le jardin prêt à réagir à tout assaut. Accroupis aux côtés de son petit potager le vieux sergent les regarda quelques instants d’un air surpris. Puis après les avoir salués, il leur demanda quels étaient leurs plans pour la journée. Un peu honteux mais encore sur leurs gardes ils répondirent qu’ils repartaient sans délai sur la route.   Ils remercièrent alors leur hôte d’une nuit. Le confort n’avait pas été au rendez vous mais au moins ils avaient pu loger au sec et en sécurité. Avant de les laisser partir le vieil homme leur avoua qu’il avait aperçu la Chloronite qu’ils avaient pu collecter et leur en demanda un échantillon en remerciement de son accueil. Calus et Nilas était méfiants, était-ce le début du pillage par le village ? A contre cœur Calus remis quelques feuille au sergent qui s’illumina de joie lorsqu’il pu enfin retrouver la plante à laquelle il devait la vie.   Après avoir laissé derrière eux la maison du vieil homme les deux compagnons se pressèrent de quitter aussi vite et discrètement le village. Ce n’est qu’après une grosse demi-heure de marche qu’ils sentirent la pression retomber. Ils étaient enfin de nouveau seuls et personne ne viendrait leur prendre leur précieuse cargaison. Alors qu’ils commençaient à se détendre ils réalisèrent qu’ils avaient tous les deux grand faim. En effet, obnubilés par leur mission, ils n’avaient pas mangé depuis la veille. Ils sortirent alors deux grosses rations de leurs sacs et se posèrent tranquillement pour reprendre leurs forces.   Une fois repus ils reprirent leur chemin en direction de la forêt afin de retrouver dès le lendemain le campement de l’Aura Sauvage. La matinée s’annonçait bien, le soleil était à présent bien haut dans le ciel et aucun nuage ne venait assombrir l’horizon.   Une fois dans les bois Calus s’arrêta quelques instants : L’atmosphère était bien plus lourde que lors de leur dernier passage, comme si la forêt s’était tue, comme si quelque chose se préparait dans l’ombre en attendant le bon moment pour frapper. Ils avancèrent donc avec vigilance s’enfonçant toujours plus dans la grande foret d’Antosir.   Arrivée à la mi-journée les deux compagnons se mirent à la recherche d’un lieu pour se restaurer calmement sans être dérangés. Ouvrant l’œil Nilas aperçu dans une clairière au loin dans lequel avait été érigé une tour de garde aujourd’hui à l’état de ruine. Jugeant l’endroit adapté il fit signe à Calus de le rejoindre et tout deux allèrent s’installer au milieu des pierres écroulées.   Après avoir avalé rapidement quelques miches de pains assortie de fromages secs, Calus et Nilas prirent le temps de fouiller les vestiges qu’ils avaient découvert. Calus ne trouva pas grand-chose qui lui semblait utile. Le temps, et probablement quelques voyageurs de passage comme eux avaient eu raison de tout ce qui avait pu avoir de la valeur à cet endroit. Nilas quant à lui parcouru de la main les murs, il savait en effet que les installations militaires disposaient parfois de compartiment secret servant à cacher documents confidentiels ou objets de valeur à protéger de l’ennemi. Il remarqua alors qu’une des pierres de l’édifice semblait ne pas avoir pris l’humidité comme les autres. Grattant un peu il constata que cette dernière n’était pas de la roche mais plutôt de la poterie recouverte d’une couche d’enduit. D’un coup sec du dos de sa dague il parvint à briser la cache. Retirant grossièrement les débris il inséra sa main dans la petite faille maintenant ouverte. Son cœur s’emballa lorsque qu’il posa ses doigts sur un petit objet forgé. Il découvrit alors dans la paume de sa main un médaillon finement forgé dans un alliage d’or et d’argent et serti en son cœur d’un diamant d’émeraude de couleur pale. Voyant que Calus avait fini son tour il rangea le médaillon dans sa poche et parti le rejoindre au pied des ruines.   C’est à ce moment qu’un vent fort venu de face se mit à souffler dans leur direction. Avec lui un bruit étrange et animal commençait à se faire entendre provenant des profondeurs des arbres. Les deux compagnons s’extirpèrent alors des ruines et sortirent leurs armes se tenant prêts à affronter le danger imminent. A peine avait-il eu le temps d’échanger un regard inquiet qu’une nuée d’une vingtaine de corbeaux enragés se déversa de la forêt et se projeta sur eux. Submergés par le nombre ni Calus, ni Nilas ne parvinrent à éviter les coups de bec et de serres qui venait leur ouvrir de petites mais nombreuses plaies sur le corps. Calus se mit alors au travail et bénéficiant de l’aide de son ami put abattre plusieurs oiseaux d’un coup. Nilas se débattait tant bien que mal, essayant d’éviter les volatiles tout en décochant ses mots magiques pour diminuer leur nombre.   Le combat ne dura que quelques instants, après avoir abattu les trois quarts des corbeaux le reste pris la fuite. Néanmoins il avait couté cher aux deux compagnons qui avait été pris par surprise. Calus, reprenant son souffler s’adressa à Nilas : « Cette attaque n’était pas normale. Aucune nuée de corbeaux ne nous aurait attaqué comme ça. On dirait que quelque chose les a poussés à nous attaquer ». Cela n’augurait rien de bon pour la suite de leur chemin mais, résignés à accomplir leur tâche jusqu’au bout, ils reprirent leur route prudemment après avoir pansé leurs plaies.   Heureusement pour eux ils passèrent l’après midi sans encombre. Avançant discrètement ils prenaient à présent toutes les précautions pour ne croiser ou ne déranger aucun des animaux de la forêt. Alors que l’après midi arrivait à son terme ils retrouvèrent l’autel où ils avaient passé leur première nuit, et où ils avaient perdu leur âne compagnon. « Le chemin est encore long » commença Nilas. « Même si nous avons été attaqués la première nuit je pense que cet endroit est le plus sur et le plus adapté pour passer la nuit d’ici au camp de l’Aura Sauvage. Cette fois restons bien à l’abri et rien ne nous arrivera ».   Ainsi ils s’installèrent dans la ruine de l’autel et prirent le temps de retrouver leurs forces avec un bon repas chaud. Une fois la nuit tombée ils s’allongèrent enfin, bien contents de pouvoir conclure leur mission le lendemain. La nuit était fraîche mais le fond de l’air apportait la promesse des belles journées d’été. Aucun bruit n’osait percer le silence des arbres. Ils sombrèrent vite dans un sommeil profond.

Jour 5 - L'esprit vengeur d'Antosir

Nilas se réveilla en sursaut, devant l’autel, là où l’ours noir avait été mis à terre ? une lueur pâle venait perturber les ombres. Intrigué il observa le phénomène qui se déroulait devant lui : La lumière grandissait en absorbant plein de petites étincelles émanant des plantes et des arbres entourant le lieu. Alors que la lumière gagnait en taille une aura maléfique s’installait dans l’air. Nilas s’activa alors très vite et réveilla son ami Calus. Ce dernier eu juste le temps de reprendre ses esprits que la lumière avait pris une forme humaine flottant dans l’air et qu’elle s’adressa à eux : « Vous avez l’audace de revenir ici après le meurtre que vous avez commis ? C’est toujours pareil avec vous les hommes, qu’importe votre chemin ce dernier est toujours souillé de sang » leur fit l’esprit qui se tenait devant l’autel. « Qui êtes-vous ? » s’écria Nilas « Que voulez-vous ? ». « Je suis Yodomogalon Zetrimadapharos esprit de la foret d'Antosir et je défends la forêt de ses agresseurs. Cela fait des mois maintenant que des hommes parcourent à nouveau ces territoires, mais maintenant tous sont comme vous, ignorants des coutumes et perturbateurs de la faune locale. C’en est assez ! Vous allez maintenant comprendre que cela ne peut pas se faire impunément ! » termina t’il en fonçant droit sur eux.   Les deux combattants se retranchèrent alors instantanément dans leur abri usant de leurs sorts pour ralentir et affaiblir l’esprit vengeur. Ce encaissa de plein fouet les attaques mais n’y fit pas attention et réussi sans aucun mal à les rejoindre. Acculés ils se retrouvaient à la merci de l’esprit qui de quelques coups de griffes acérées mit Nilas au sol. Il se tourna alors vers Calus et lança à nouveau l’assaut. Ce dernier pu affaiblir encore Yodomogalon mais fut rapidement pris lui aussi par la rage animale qui se dégageait de lui. Voyant que la situation était désespérée il concentra ses dernières forces pour ranimer son ami qui gisait au sol juste sous leur assaillant. Nilas revenant à lui, ramassa sa rapière et d’un geste, transperça le corps maléfique qui hurla d’une voix terrible avant de voir son corps s’éparpiller dans une pluie fine d’étincelles ne laissant sur place qu’une petite lumière vive, suspendue dans l’air.   Les deux aventuriers s’écroulèrent à terre à bout de souffle. Nilas senti quelque chose s’animer dans sa poche. D’une main fébrile il retira le médaillon qu’il avait trouvé la veille et le posa devant lui. C’est alors que la lumière descendit lentement jusqu’au centre de l’objet, comme aspirée par une force magique. Une fois au contact cette dernière s’arrêta un court instant puis se dissipa à l’intérieur du cristal. Nilas se saisit alors de l’objet pour l’observer plus en détail : La couleur verte de l’Emeraude semblait à présent plus vive comme si l’objet avait retrouvé un peu de vie.   Exténués les deux compagnons échangèrent un regard. Encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer ils s’allongèrent sans un mot, jusqu’au premier rayons de soleil. Ils n'étaient à présent plus qu'à quelques heures de marche du campement de l'Aura Sauvage mais leur mission ne faisait peut-être que commencer.
Personnages joueurs :
Nilas
Calus
  Personnages non joueurs :
Niels "Vieu Sergent" - Doyen de Téhéroc

Le médaillon trouvé par Nilas
Yodomogalon Zetrimadapharos esprit de la foret d'Antosir

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