Le chasseur et le traqueur Condition in Abrasia0 | World Anvil

Le chasseur et le traqueur

Anthony Orta
La bête hurla encore. Le chasseur courait à travers les arbres, haletant sous l'effort de sa course effrénée. Comment la créature avait pu le traquer si loin à l'Est du Marais de Venim ?   Cela faisait maintenant presque quarante jours que le chasseur avait été payé par un petit village du sud de l’Isil pour être débarrassé d’une créature qui massacrait le bétail et qui avait tué trois bergères. Le chasseur avait prit la moitié de l’or et s’en était allé sur les pistes de la bête. Alors qu’il avait repéré sa zone de traque, le chasseur avait piégé tout le contour d’un troupeau de brebis et attendais patiemment que ce montre cet animal violent assoiffé de sang.   La lune était haute dans le ciel lorsqu’il l’aperçu pour la première fois. Ce n’était pas un homme, ce n’était pas un loup. C’était autre chose... Une créature gigantesque venait de sortir du bois. Une masse sombre avec des yeux aux reflets rouges dans la pénombre de la nuit. Le chasseur n’avait compris qu’alors que la proie, c’était lui. Alors que le « Traqueur » chargea en direction du chasseur, ce dernier se mit dans l’axe d’un piège. Il tira un premier carreau dans l´épaule, puis un deuxième... La créature continua sa course sanguinaire sans ralentir, les yeux injectés de sang... Alors que le chasseur reculait en tentant de réarmer son arme, le loup-garou se prit une patte dans la mâchoire métallique...   Le chasseur avait pu s'échapper et cela faisait maintenant un mois que la bête le traquait nuit et jour. Il n’arrivait plus à dormir d’entendre ce hurlement lointain qui annonçait que la bête rôdait. Ses repas avait le goût de la peur... Le chasseur avait décidé d'arrêter de fuir, il n’était pas un trouillard et ce n’était pas la pire des créatures qu’il avait tué. Il s’était installé dans une cabane abandonnée dans un bois du sud de l’Isil et avait préparé le terrain comme jamais. Si cette créature voulait sa peau, qu’elle la mérite !   La nuit venait de tomber et le chasseur avait armé son arbalète. La bête pouvait venir, le chasseur était prêt à en finir... Les hurlements se faisaient de plus en plus proches. Le chasseur transpirait à grosses gouttes, la sueur de la peur, celle qui vous dit que quelque chose ne va pas. Un bruit sourd frappa contre la porte en bois. Le chasseur bloqua sa respiration et pointa l’arbalète vers la porte. Il était là...   Comment ce monstre avait pu éviter tous les pièges ? Un second bruit sourd vint d’un mur. La bête tournait autour de la cabane en narguant le chasseur, en faisant monter sa peur. Un coup plus puissant surgit de derrière le chasseur qui se tourna en sursautant. L’homme avait mal au crâne, une migraine aiguë qui ne fit qu’accentuer sa panique. Un raclement profond raisonna le long d’un mur; la bête qui griffait la cabane de sa grande patte meurtrière. Un rire lugubre et bestial vint de derrière une fenêtre. Le chasseur tira à travers une fenêtre. Le rire s’intensifia. Le chasseur essuya la sueur de son front d’un revers de manche. Une larme de douleur coula de son œil, la migraine était insoutenable.   Les coups venaient de partout désormais, faisant trembler la cabane. La bête poussait des hurlements horribles et riait en même temps. La porte était en train de craquer. Une ouverture s’y fit et le chasseur pu y voir un œil jaune et mauvais le regarder au travers. Le chasseur tira dans l’interstice mais le bruit, les hurlements, la peur et la migraine ne cessaient de s’accentuer.   Le chasseur avait la fièvre, une fièvre qui lui faisait tourner la tête. C’est comme si la bête a l´extérieur faisait trembler la terre entière sous ses coups. L’homme laissa tomber son arbalète au sol, il n’avait plus la mobilité de son bras droit. La morsure qu’il avait reçu de la bête se mit à devenir brûlante. Le chasseur se demanda quand il avait reçu cette morsure. Il se souvint brièvement de sa première vision de la bête il y a un mois... La bête l’avait mordu juste avant d’être arrêtée par le piège. Et même... il l’avait mourir suite de ses blessures. Mais alors personne ne le poursuivait depuis tous ces jours !   Le chasseur se laissa tomber sur le plancher, prit de convulsions. Au travers de la vitre brisée de la fenêtre, il aperçu la pleine lune apparaître de derrière une montagne. Le chasseur la regarda avec un dernier regard effrayé...     La cabane se mit à trembler pour de vrai cette fois et un long hurlement effrayant déchira la forêt. Le traqueur avait enfin finit sa chasse.

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