Les péchés de l'Homme by Morgan | World Anvil
Wed 15th Jul 2020 09:49

Les péchés de l'Homme

by Morgan

Suite à la confiance que m’a donnée Magobos, j’ai dû prendre les devants, celui-ci s’attendant à ce que je l’éclaire sur le destin des dits-espions. Malgré mon manque de certitude sur ma légitimité face à ses demandes, j’ai dû puiser dans ma foi afin d’interroger ces accusés. Le résultat me semble mitigé maintenant de cet interrogatoire, mais ma foi m’a guidé pas à pas vers la bonne direction. De ces 4 hommes, 3 s’avéraient être des païens qui ont tourné le dos aux dieux, suivant d’autres dévotions. Comment des gens d’origine divine peuvent s’abaisser à ce niveau, j’en suis encore choqué aujourd’hui ? Comment un enfant des dieux peut-il renier son existence et sa supériorité, cela n’a aucun sens ? On m’avait par le passé averti que de tels êtres existaient, mais je n’y croyais qu’à moitié, me disant que ce n’est qu’un détournement temporaire, tel l’homme qui a recours au vol. Surtout des humains, je veux dire, un nain, un elfe, ceux-ci peuvent être plus prompt à se détourner du droit chemin, mais un humain ? Comment est-ce simplement possible ? Après mûre réflexion, je suis parvenu à la conclusion que de tels hommes, malgré qu’ils peuvent être réchappés, ne pouvaient être sauvés dans le contexte actuel. Rien de cette situation ne montrait une possibilité de rédemption, mais, bien au contraire, au besoin d’une punition divine, afin de tous nous remémorer ce qui est important. Des sacrifiés sur le bûché de la guerre qui doivent donné leurs âmes afin de repoussé l’ennemie. Le dernier du groupe, originaire du Helmfast, un certain Sacto, n’a pas détourné son regard des dieux et devra se soumettre au test de la foi s’il souhaite vivre. Il devra servir la cause juste afin de prouver son innocence, ou mourir s’il le refuse. Tels sont les volontés des dieux, j’en suis certain.
Si seulement cette éprouvante journée avait pu en terminer là, mais non. Tyr me réservait un autre sort. Afin de répondre aux objectifs de Burak, Joël exigea que nous nous vantions, répugnante idée, du bien que nous faisons pour les gens du territoire. Capitaliser sur les bonnes actions pour en tirer profit immédiates, voilà bien quelque chose de bas. J’ai pourtant dû m’exécuter. Scrutant le marché à la recherche d’idée comment démontrer la justesse de la cause sans pour autant trahir mes préceptes, je suis tombé sur deux personnes singulières, un confrère-chevalier errant et un horrible Ktal qui me regardait de ses yeux exorbités.
Le premier me reconnut immédiatement pour ce que je suis, m’inquiétant grandement qu’il révèle mon secret. Toutefois, comme un bon confrère il a compris que ma présence ne se voulait pas bruyante et accepta passivement à ne pas divulguer mon nom. Cet homme bon, ayant combattu d’horribles hommes-bête m’offrirent son aide en répandant le bon mot sur les Loups dorés, sur la bonne cause que la guerre nous mène. Une âme aussi généreuse ne peut être en effet autre chose qu’un compatriote des Royaumes exaltés. Si seulement, la tête moins préoccupée, je lui avais demandé son nom... Un homme comme lui mérite qu’on lui prête le plus grand respect et la plus grande des attentions.
Le deuxième individu, si on peut appeler ça une personne, se présenta à moi voulant me prêter allégeance et il me donna l’étrange nom de commandant (j’en comprends maintenant qu’il nomme ainsi toute personne d’autorité, en fait, je crois). Sa présence attira l’attention plus avant sur ma présence, me dérangeant, déjà que je suis un étranger bien loin de chez moi qui peine à communiquer avec les locaux. C’est à ce moment que je me suis senti pris d’une impulsion inattendue, comme plus forte que moi. L’esprit plus froid et en contrôle que jamais, je me suis mis à faire un discours autour de moi, scène durant laquelle j’ai mené cette étrange bête, Booftrax, a jurer qu’il allait combattre contre le vil envahisseur.
Une telle énergie me parcourait tout le corps en même temps, me sentant pour une fois à ma place. J’ai pêché. J’ai joui de cet instant, ne réfléchissant pas la suite, mais seulement enivré par ce sentiment. L’impression d’être accompli, l’impression de bien faire les choses, d’être en phase, d’avoir le succès assuré. J’ai fait appel aux armes, à la préparation à la guerre, au dévouement de repousser l’ennemie. L’esprit clair, mon Virien était de loin bien mieux que je ne l’aurais dit normalement, puisant dans des ressources qui m’étaient jusqu’alors inconnues. Je ne sais toujours pas pourquoi cela est arrivé, mais il est certain que mon péché m’aura été fait payé.
En retournant vers le point de rendez-vous, flanqué de ce nouvel allié incongru, je suis tombé nez à nez avec le gardien Jorokos qui allait à l’encontre des désirs des dieux, qui souhaitaient mettre fin à la vie de ces étrangers. J’ai vainement tenté de l’en dissuader, mais son détour était fait. Booftrax a, d’une violence bestiale et démesurée, exécuté cet homme. Moi, j’ai payé de mon péché, glissant sur des déjections au sol, j’ai été mis à genou honteusement devant la foule, accusé de mes bonnes actions, puis humilier par le chef de l’unité des Loups dorés qui m’aura sauvé du pétrin.
C’est à ce moment que j’ai pêché une seconde fois, faisant preuve d’orgueil et refusant d’admettre mon tort face à moi même et à Tyr. Cet orgueil m’aura mené cette fois-ci à consommer de la nourriture empoisonnée par un homme qui me complimenta avant de me menacer, appuyant lourdement sur ma perte.
Je paie le prix de mes péchés Tyr, veulent me pardonner de ne pas être une parfaite image de toi. Je veillerai à devenir meilleur, de m’accomplir et surmonter les défis que tu présentes sur mes chemins, malgré que je ne les comprenne pas tous. Nous sommes tous des êtres près de l’égarement, je n’en fais pas exception. Je ne suis qu’un homme, pâle image des dieux, et seule la voix du père, descendant direct de la volonté des dieux, peut me guider.