Passebrume Myth in Les Voileterres | World Anvil
BUILD YOUR OWN WORLD Like what you see? Become the Master of your own Universe!

Remove these ads. Join the Worldbuilders Guild

Passebrume

La légende de Passebrume prend racine sur le Llahe, mais c’est une histoire qui a su s’exporter dans les autres cultures du Refuge. Cela s’explique par l’espoir qu’elle porte en son coeur, un espoir partagé par l’ensemble des véléides, concernant un obstacle et un mystère auquel ils sont tous confrontés : la fumeste.    

Version originale

  Comme partout ailleurs, la vie sur le Miroir Brisé est difficile, les chemins incertains, la brume traîtresse et la faune globalement décidée à vous faire passer une mauvaise journée. Rester sur place trop longtemps est rendu impossible par les aléas brumiques, il faut donc conserver une certaine mobilité, faisant des Aqonti, des Vèdres et des Cenns des peuples majoritairement nomades. Pourtant si la marche est une composante nécessaire de leur quotidien, voyager est une affaire de clans et de larges groupes, dont le nombre d’individus parvient à compenser les difficultés rencontrées : nomades, mais grégaires.   Ainsi les équipes réduites en maraude sont rares - on y voit soit du courage, soit de l’imprudence. En revanche, un voyageur solitaire, voilà qui a de quoi faire soulever un sourcil. Ils existent pourtant, les inconscients misanthropes qui bravent la route avec pour seule compagnie une monture ou leur égo ronflant. En général, ils ne survivent pas bien longtemps.   Passebrume serait l’un de ceux-ci. Il s’agit d’un personnage mythique : un Aqonti juché sur un kappu aveugle qui surgit de la brume, un lourd paquetage sur les flancs de sa bête et enroulé dans une cape élimée. On le dit shansu. Ses errances solitaires dureraient depuis si longtemps qu’il serait devenu lui-même un volutueur, un de ces monstres capables de se mouvoir dans la fumeste. Découvrir la clef de ce pouvoir incroyable lui permettrait d’aller et venir au delà des morteterres et de hanter les ruines. Il en aurait tiré des secrets terribles, qu’il serait pourtant prêt à partager.   Passebrume est une invite. Le croiser sur sa route, c’est le frisson de l’inconnu et la promesse d’un destin particulier. Si on lui emboîte le pas, il nous mène à travers les chemins dérobés. La fumeste s’écarte devant lui et ouvre la voie vers l’extérieur. On marche longtemps à ses côtés, avant de parvenir sur les terres au delà de la brume : le Veaemn, en aqontil, un endroit fantasmé boudé par les brumes et les monstres, riche et paisible. On y retrouve alors tous les disparus, ceux que la mort grise a avalés et dont on n'a jamais récupéré les corps. Ils vivent là, heureux et isolés, et c’est à notre tour de les rejoindre dans cette éternelle félicité tranquille loin des tracas du Refuge. Passebrume s’en retourne alors. Il va chercher d’autres véléides, ceux qui auront l’audace de le suivre.    

Variante cenn

  En Vertoile, on parle aussi de Passebrume, mais les Cenns lui donnent l’apparence d’un oiseau. Grand volatile au plumage doré, et fort des belles promesses que l’on tisse à son sujet, il guide les voyageurs curieux sur des sentiers cachés, entre les racines profondes des arbres d’epokt. L’espoir qui porte ceux qui le suivent est pourtant vain, car Passebrume est un oiseau farceur et bientôt les victimes de son piège se rendent compte qu’ils sont cernés par la fumeste. La seule voie possible est alors celle qui mène à l’intérieur de ruines cachées, où le maître de l’oiseau les attend. Nul ne sait ce qui leur arrive alors, mais tout le monde s’accorde à dire que ce n’est rien de très réjouissant.   Cette transformation de l’histoire originelle illustre relativement bien l’orgueil des Cenns et la vision qu’ils ont de la naïveté aqonti.  

Variante vèdre

  Assez curieusement, les Vèdres ont conservé beaucoup des éléments originaux. Passebrume est effectivement un aqonti, bien qu’il se déplace à pied - cohérent, lorsqu’on sait comme les kappus peinent à marcher sur le Souffle. Il rode au niveau des frontières, frôlant les morteterres en solitaire. Là aussi, il invite les voyageurs à marcher dans ses pas, pour tracer droit vers l’extérieur. Pourtant plus il avance, plus son corps se délite : Passebrume est un être de poussière, et il s’éparpille au vent. Les gens auprès de lui réalisent alors que là réside son secret pour résister à la fumeste, et se trouvent face à un dilemme épouvantable : se faire engloutir par la fumeste et mourir, ou bien choisir de céder au même appel et devenir poussière eux-aussi - une hérésie pour ce peuple qui aspire à la minéralité solide du bloc compact. La plupart choisissent la mort, mais ceux qui optent pour la poussière ont tellement honte de leur faiblesse qu’ils ne reviennent jamais auprès des leurs et passent le reste de leur existence à voltiger ça et là, invisibles mais présents.   A des kilomètres de là, le vent tourbillonne et fait danser les particules qui lentement reconstituent Passebrume. Il reprend sa route, à la recherche de nouvelles âmes à tester dans leur foi.

Remove these ads. Join the Worldbuilders Guild


Cover image: by Flora Silve

Commentaires

Please Login in order to comment!